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07/02/2010

Sex shop I (Les emplettes)



Pourquoi faut-il qu’en Province ces endroits soient toujours glauques ?

Les boutiques ! Ce n’est pas l’envie qui manque de pousser la porte mais le courage. On respire un grand coup, on monte les quelques marches, on pousse la porte et un ding annonce un client potentiel. Les quidams déjà à l’intérieur ne manquent pas de reluquer le nouvel arrivant et paf, c’est une femme seule ! Elle a du savoir-vivre et salue dans un murmure à la cantonade. Un rapide coup d’œil pour se situer, elle se dirige vers le rayon des gods en se demandant comment s’y retrouver dans cet achalandage : du plus petit au plus gigantesque, du plus réaliste au plus loufoque, des simples ou des doubles avec ou sans piles, de toutes les couleurs, de toutes les matières …. c’est le silicone qu’elle préfère !

Son regard s’est porté sur l’étagère la plus haute où trône un phallus monstrueusement gigantesque (deux superlatifs ne sont pas de trop pour décrire l’engin). Mentalement, elle en prend la mesure ou plutôt la démesure en se demandant quel cul ou quel vagin peut avaler cette chose, elle sourit en l’imaginant transformé en lampe de chevet ou sur le guéridon de son entrée. C’est à  ce moment là que choisit la patronne (la vendeuse, la conseillère) pour l’interpeler « vous cherchez quelque chose en particulier, pour vous ? votre compagnon ? je peux vous aider dans votre choix ! ». Le ton naturel et bienveillant la surprend, la met en confiance. Ne pas se fier aux apparences, ce n’est pas parce qu’elle a les cheveux mêchés rouges que c’est une sorcière ! « Je ne sais que choisir … ! ». Elle se lance donc naturellement dans des explications : souple ou rigide, femme mûre ou jeune fille, solitaire ou à deux (ou plus), vibro ou non, bon marché, cher ou très cher, usage fréquent ou ponctuel, couleur chair, black ou flashy, voire fluo. La gamme est infinie, difficile de ne pas trouver chaussure à son pied –si on peut on dire- ! Son choix se porte sur un bel objet souple en silicone mauve pouvant recevoir des piles, il est doux –et presque chaud-, pour un peu elle l’essaierait sur le champ. Le sens du commerce oblige, on progresse dans le rayon « avez-vous déjà essayé un plug ? ». What’s this ? « heu, non ! ». Même combat, le panel est vaste, pour tous les goûts, de toutes tailles en bois, acier, verre, silicone … du simple cône à celui à anneaux. Elle se laisse tenter par un engin de taille raisonnable, couleur et matière assorties au god. Elles passent maintenant au rayon god-ceinture, on verra cela plus tard … Elle a déjà tenté l’expérience mais elle était gourdasse et n’a pas su l’utiliser au grand dam de son amant de l’époque. Elle serait prête à faire table rase du passé et tenter à nouveau l’aventure mais il lui faut trouver le complice amateur. On s’attarde sur les huiles dont certaines sont comestibles, bougies de massage (elle connaît bien ses produits, en parle avec chaleur), les lubrifiants comestibles, chauffants

Elle se laisse entraîner jusqu’aux objets dédiés aux messieurs …. Elle a beaucoup de choses à apprendre et ma foi, son instructrice très pédagogue, l’incite à revenir plus tard car l’heure tourne. Elle ne pensait pas y passer autant de temps !

Elle s’approche de la caisse, on lui  explique que l’intitulé CB est discret et anonyme. Le client à côté d’elle s’inquiète de savoir si elle a trouvé son bonheur ! « oui, merci ! ». La voici enfin dehors, contente de ses achats, heureuse d’avoir franchi le cap et prête à y retourner.

Elle marche tout en rêvassant  à ce qu’elle a vu, entraperçu. Tout cela l’a émoustillée, elle se sent légère, elle respire l’amour et le vice. Avant de s’installer au volant de sa voiture, elle dépose ses achats dans le coffre et s’aperçoit qu’elle a oublié son parapluie à la boutique. Elle ne pensait pas y retourner aussi vite (à suivre) ….

1 commentaire:

  1. Toujours amusant ces premiéres fois.
    J'espere que vos outils vous combleront de bonheur :P

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