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04/04/2013

Souvenez-vous l'été dernier


Je l'avais convaincu de profiter de cette douce soirée d'été, pour dîner en terrasse. Nous étions nombreux à avoir eu cette idée, tant elles étaient bondées. J'avais réservé une table dans un bistrot rétro en plein coeur de la vieille ville où les plats sont authentiques, gourmands et flattent les papilles. Une cuisine de goûts et de précision, au gré des saisons où se mêlent tradition, modernité et inspiration d'un grand chef dans une petite maison.

Si la musique adoucit les moeurs, je pensais que la gourmandise pouvait apaiser les tensions. Nous étions face à face, échangeant des banalités pour éviter les sujets qui fâchent quand vous êtes vous êtes installés à la table voisine. 

Vous aviez des airs de Dutronc, faussement à l'aise, je devinais des yeux pétillants malgré vos ray-ban, un air moqueur que les ridules ne trompent pas ! 

Votre compagne très -trop- volubile et démonstrative venait de faire une entrée remarquée. Son exubérance, inversement proportionnelle à ma discrétion eut tôt fait de dérider mon voisin de table qui se lança dans ses numéros de charme dont je m'étais lassé depuis longtemps.

Nous étions vous et moi absorbés par la lecture de la carte gourmande quand les apéritifs sont arrivés. Nous avons choqué nos verres de Meursault, vous aviez abandonné vos lunettes noires et vos yeux ont croisé les miens, un regard appuyé, complice. Je suis allée vers vous en vous suggérant quelques mets, échangeant sur nos préférences gustatives, sur les vins, le Meursault des Comtes Lafon que nous venions de choisir . Nous étions prêts à passer commande quand nos voisins n'avaient encore regardé la carte. J'ai ri quand vous avez proposé d'échanger les places pour vous installer en face de moi et contre toute attente, il a accepté. 

Scène cocasse et surréaliste que nos deux couples inversés partageant, sur leur table respective,  un délicieux dîner !

Nos échanges en duo  restaient discrets mais denses, expo, arts, mode, cinéma, musique. J'étais bien, détendue, j'avais envie d'accompagner mon expresso d'une cigarette quand vous m'avez demandé si la fumée du cigare ne m'incommandait pas. C'est alors que vous m'avez expliqué que fumer le gigare a quelquechose de charnel, qui frise l'érotisme, une heure de plaisir , de dégustation, un moment privilégié. Vous avez ouvert son étui, pris entre vos doigts, touché, humé et je vous ai imaginé me caresser. Puis vous avez entamé le rituel avant de l'allumer,  le déguster. 
J'ai complétement érotisé cette scène. Mon pied a quitté mon escarpin, s'est posé doucement sur votre entrejambe pour  vous accompagner dans cette griserie sensuelle. 


Lorsque nous avons pris congés, vous m'avez remis l'étui -en me demandant d'en faire bon usage- (je l'ai toujours !).  Vous y avez glissé votre numéro de téléphone, j'en ai fait bon usage aussi !

































4 commentaires:

  1. Voilà un détournement coquin de l'étui, et un un bon rappel à souvenirs !

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    1. Je milite à fond pour le développement durable !

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  2. L'étui à cigare, il y a tant de tailles ...

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    1. mon éducation m'oblige à prendre ce que l'on me donne sans oser réclamer plus ... enfin, tout dépend des circonstances !

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